vendredi 25 mars 2011

May Kham et le peuple Hmong, interview


KF: Votre livre "Journal d'une enfant survivante" pose des problèmes essentiels liés au cas des Hmongs peu connu en Europe, les camps, l’expatriation, l’intégration l’accueil le racisme etc. Pouvez-vous nous dire pourquoi les Hmongs font l’objet de ces persécutions ?

Maykham: L’Histoire des Hmongs du Laos est très particulière…
Il faut savoir qu’il existe des Hmongs en Chine, au Vietnam et en Thaïlande… Ces derniers , bien que méprisés et considérés comme des « sous-hommes » puisque préférant vivre dans des contrées sauvages, sont plus au moins intégrés et acceptés.
Les Hmongs du Laos, de par leur choix de la Liberté , en payent encore le prix, des générations après : Choix de combattre auprès de Français pendant la guerre d’Indochine, auprès de la CIA américaine, pendant la guerre du Vietnam.« Ses Seigneurs aux pieds nus » connaissaient parfaitement la jungle et étaient des combattants parfaits aux yeux des Français et des Américains car ils aspiraient plus que tout à la Liberté et considérait le Communisme comme une forme de dictature.


KF: : Pensez-vous qu’en 2011 leur situation ait changé en France, aux USA ou au Laos?

Maykham: Les Hmongs des USA , de France et de Guyane continuent à vivre dans une double culture entre Modernité-Coutumes ancestrales…
Des milliers de Hmongs du Laos qui n’ont pas pu partir en Occident, sont toujours parqués dans des camps en Thailande où ils risquent à tout moment d’être déportés vers le Laos, où ils risquent des camps de rééducation…Car désormais ils ne sont plus considérés comme réfugiés politiques mais immigrants économiques clandestins. Certains sont là depuis plus de 35 ans !
Des Hmongs de la jungle errent toujours, essaient de tenir debout, de survivre dans l’espoir que leurs anciens compagnons, les Français et les Américains, reviendront les chercher. Il n’en reste plus que 5000 à 6000 (J’ose espérer 7000)


KF: : Dans quelle mesure et avec quels moyens selon vous la communauté internationale ou les ONG devraient intervenir pour apporter une solution pérenne à la situation des Hmongs?

Maykham: Ce serait très simple que la communauté internationale et les ONG prennent aussi leur mission humanitaire à cœur. Mais les Hmongs n’intéressent plus personne. Il y a tant de zones de conflits à travers le monde…Et c’est terrible ! Imaginez que vous attendez dans une jungle hostile, traqué comme un animal avec pour seul espoir d’être sauvé, depuis 35 ans et personne n’est là…


KF: Envisagez-vous d’écrire une suite plus fouillée plus précise sur la situation des Hmongs au Laos?

Maykham: La deuxième partie du roman qui est la suite , sera bien plus intéressante et bien plus engagée !
Elle donnera un éclairage de mon combat de l’ombre depuis plus de 20 ans…depuis cette enfance désobéissante..


KF: Quel message aimeriez-vous faire passer auprès de vos lecteurs?

Maykham: Mon message aux lecteurs est simple : Je ne suis pas auteur. Je n’ai jamais écrit de ma vie. J’ai voulu partager une autre réalité avec eux. Oui, il y a tant de misère dans ce monde, il y a tant de peuples, tant de guerres secrètes, tant de causes à défendre mais ne fermez jamais vos yeux ni votre cœur, ne soyez jamais désabusés et cyniques devant la détresse d’un voisin, d’un ami, d’un inconnu ou d’un peuple qui tente de survivre et qui vous appelle « Au secours»……….


KF: Qu’est devenue votre famille, a t-elle compris pourquoi vous avez décidé de raconter cette histoire, votre histoire?

Maykham: Le lien s’est brisé depuis mon adolescence avec ma famille. J’ai coupé tout pont avec La plupart.
Emeraude et ma mère restent chères à mon cœur. A a finalement épousé un américain et vit actuellement au Texas… J’étais et je reste la honte et le tabou de ma famille. Ce n’est pas plus mal. Ils ignorent tout de moi…


KF: Dans une interview vous dites qu’après avoir utilisé les Hmongs pendant la guerre froide, les Etats Unis et l’Europe ont tourné le dos aux Hmongs en faveur d’intérêts économiques et politiques. Que répondent ces états à ces accusations?

Maykham: Aujourd’hui, la France et les USA ont des enjeux politiques et économiques avec le Vietnam, la Chine, grand frère communiste du Laos.
Ils font un déni total, malgré les nombreuses pétitions, les reportages de Grégoire Deniau et Cyril payen, de Roger Arnold…heureusement qu’il reste encore des anciens combattants d’Indochine et des anciens vétérans américains qui continuent à se battre inlassablement contre ce silence médiatique et internationale

Informations complémentaires sur le peuple Hmong:

A lire : le livre de Cyril Payen: "Laos, la guerre oubliée" Robert laffont

Découvrir le le blog de Maykham





Informations pratiques destinées aux auteurs ou en passe de le devenir :


KF: MayKham pouvez-vous nous expliquer comment s’est passée la création et la publication de votre ouvrage?

Maykham: Bien qu’ayant tenu un journal depuis mes 11/12 ans, je n’ai jamais eu l’ambition d’être auteur.
J’ai tenu ce journal comme un instinct de procréation. Je m’étais dit : « Si je meurs, je n’aurais rien accompli. Ma mission sur terre à un moment, enfant, c’était de laisser ce journal à un inconnu, juste pour dire « J’ai existé. Ma vie est une petite vie. Je n’ai rien fait mais j’ai existé ! » En novembre 2009, une amie m'informe du concours Femme Actuelle, du groupe Prisma-Presse; un concours présidé par Paolo Coelho. Le jury est citoyen, constitué de lecteurs dans toute la France. J'ai à peine 3 semaines pour écrire mon livre, m'appuyant sur un outil essentiel: mon journal intime. Sur les 600 manuscrits, je termine finaliste (10 premiers). Ce livre est un moyen médiatique pour moi, de parler du peuple hmong du Laos mais également de tous ces petites peuples oubliés…
Je me suis dit : « Voilà finalement, c’est un miracle ! ce journal était bien plus grand que je ne l’espérais !»


KF: Dans quelles conditions l’avez-vous écrit?

Maykham: Je l’ai écrit avec fébrilité puisque n’ayant que 3 semaines pour l’écrire. J’ai fait beaucoup de copiage sur mon journal. Je l’ai écrit entre 2 avions, 2 trains, 2 aéroports, entre les gamins qui courent et le téléphone qui sonne…Pas du tout une condition idéale pour écrire!


KF: Sortons un peu du fond de l’histoire et puisque vous êtes un nouvel auteur pouvez-vous dire aux écrivains qui ne sont pas encore publiés et qui aimeraient l’être quel type de contrat vous a été proposé ou du moins à quoi doivent-ils être attentifs dans les contrats d’édition pour ne pas se faire léser au niveau de leurs droits d’auteurs?

Maykham: Aux écrivains en herbe, je n’ai pas d’autre conseil que : « Croyez en vous ! Chaque histoire est un univers à explorer ! Chaque vie est unique comme chaque manière d’écrire. Aimez ! Voilà, aimez partager…Le partage voilà, le mot ! Le partage ! Et puis exigez au minimum 10%, c’est votre sueur, votre travail, votre passion. Ne bradez pas!"


KF: Quel statut fiscal avez-vous choisi avez-vous fait une déclaration en qualité d’écrivain auprès de l’AGESA (sécurité sociale des auteurs) êtes-vous tenue de cotiser auprès d’une caisse de retraite ou n’est-ce pas une obligation lorsque l’on a écrit qu’un seul livre?

Maykham: A moins de vendre plus de 7000/10000 exemplaires (Tout dépend du prix du livre), ce n’est pas la peine de s’affilier à l’AGESA.


KF: A ce moment-là comment se déclarent les gains perçus dans le cadre de la vente du livre?

Maykham: Ayant mon foyer fiscal en France, je déclare normalement mes impôts avec un avenant de revenu d’auteur. Les bénéfices de mon livre allant à différentes associations humanitaires, je précise que j’aurais un crédit d’impôt de 50% sur ces dons. Or l’association principale est italienne (KRIO ONLUS), je n’aurais pas ce crédit d’impôt . Avec les frais de déplacements pour mes séances de dédicaces, mes conférences dans des écoles, dans les radios etc…Ce livre me coûte cher ! Mais je n’ai jamais voulu écrire pour m’enrichir mais partager……
Je demande donc aux auteurs voulant vivre un minimum de leur plume de ne pas suivre mes conseils!


Merci Maykham pour cette interview

3 commentaires:

  1. Venez découvrir le peuple hmong
    http://planetehmong.blogspot.com/

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  2. Tu manques cruellement....................

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  3. Quand je rencontrais MayKham vers les années 1992 près d’Avignon dans une formation à Sorgues, je me nomme le Survivant, je comprenais aussitôt qu'elle était médium, et que le mangeur d'âme l'avait dotée de neuf vies, comme les chats. Je vis une écrivaine et une artiste peintre. Et nous vîmes ensemble une vache, la vache sacrée ?, sur un pont, prêt de celui d'Avignon, comme si le futur nous avait unis tous deux dans cette Synchronicité qui m'a accompagnée toute ma vie, Synchronicité racontée par l'extraordinaire livre de la Prophétie des Andes, que je recommande à Fil d'Or, et découverte par le psychanalyste Carl Gustav Jung et expliquée par l'astrophysicien Hubert Reeves. On y parle d'étapes comme m'avait expliqué Fil d'Or, et je feignais être étonné. Je dus quitter Fil d'Or bien malgré moi contre mon gré car j’avais une grave obligation à l’époque, mais si cela en avait été autrement, j'aurais continué à flâner longtemps dans les rues d'Avignon à me perdre avec celle qui m'y conviait, car je reconnaissais en Fil d'Or mon âme sœur, en effet elle seule pouvait comprendre peut-être comment j'avais survécu aussi dans mon propre camp de la mort, camp que je décris dans le lien internet plus bas. C'est que la souffrance, la mienne en l'occurrence ne pouvait se partager, et comme Fil d'Or disait à sa maman : non, tu sais, tout va bien. N'aies crainte Fil d'Or tout allait bien à l’époque pour moi, comme je vais bien maintenant. J'attends toujours mon âme sœur. Celle qui me lira saura peut-être me reconnaitre.
    J’expliquais à MayKham, à courts d’arguments, que j’avais volé avec les oiseaux, dansé avec les poissons, affronté des vagues géantes et entendu le chant des sirènes. MayKham me dit que je rêvais sans doute. En effet avant d’avoir été enseignant j’étais comme un certain Paul, un aventurier, mais un vrai, pas un aventurier de salon, et j’ai été un des premiers hommes volants de France en Deltaplane et ULM, un plongeur sous-marin, et un grand navigateur en haute mer. Et j'ai étudié l'ethnonolgie dès l'age de 8 ans.. Tout cela ne s’invente pas .. Peut-être étais-je l’aventurier que recherchais Fil d’Or depuis toujours, avec les paillettes en moins.. J’avais bien fait ce que j’ai décrit. Je ne mens jamais.
    A bientôt peut-être Fil d’Or en attendant de tes nouvelles. Le survivant.
    Mon email : homme.battu.en.france (arobas) outlook.fr

    Deux liens à visiter qui racontent une partie de mon histoire :
    AUTOPSIE d’un MEUTRE ORGANISE
    http://forums.france2.fr/forumtouteunehistoire/Toute-une-histoire/autopsie-meutre-organise-sujet_20042_1.htm

    L'enseignement CREATIF, peut-il REVOLUTIONNER l'Histoire ?
    http://forums.france2.fr/forumtouteunehistoire/Toute-une-histoire/enseignement-revolutionner-histoire-sujet_20032_1.htm

    Je témoigne sur Facebook et auprès de journalistes, de travailleurs sociaux et de médecins. Et puis quelque part quand on a un tel destin on comprend ensuite qu'il doit servir à aider les autres.

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