"Chroniques d’une prof qui en saigne" de Princesse Soso

"Chroniques d’une prof qui en saigne" de Princesse Soso. Essai, éditions Privé, 9782350761152, 14,90€.


Le mot de l'éditeur :

"Lorsqu’elle a ouvert son blog, Food’amour, cette prof d’anglais y voyait un simple exutoire, il s’est rapidement transformé en incroyable succès de la blogosphère. Car son blog a un style bien à lui, direct, parfois crû mais toujours avec humour, franchise et passion.

Dans son livre, elle raconte des anecdotes, souvent hallucinantes, sur les élèves ou sur les parents d'élèves. On retrouve le quotidien d’une prof qui aime son métier, qui regorge d’idées pour changer les choses, mais qui doit faire face à la culture « kikoulol » et aux parents démissionnaires.

Quand on est enseignante en classe SEGPA au milieu de la campagne, il faut vraiment adorer son métier".

(Résumé: service presse éditions Michel LAFON)


Mon avis

Princesse Soso est une prof d’anglais, qui après avoir raconté les travers de son métier au quotidien sur son blog a décidé de condenser ses billets dans un livre. Elle se présente comme un témoin privilégié de son métier qui ne supporte pas d’assister à la dérive de notre système scolaire, mais pas seulement. Elle nous démontre que les profs, en véritables acrobates doivent jongler avec différentes casquettes, en étant tour à tour enseignants, psychologues, éducateurs etc., et se substituer à des parents démissionnaires qui ne perçoivent pas l’intérêt d’apprendre les bases des bonnes manières et de la politesse à leurs enfants, qui n’ont aucun respect envers leurs profs où n’importe quel adulte d’ailleurs..…. Et tout cela sans l’aide de l’éducation nationale qui ne semble pas du tout connectée avec la réalité de terrain que vivent au quotidien de nombreux profs dans leurs établissements (manque d’enseignants, manque de surveillants, manque de budget pour travailler correctement, manque d’appui tout court…)
Le lecteur admet la forme d’écriture assez dérangeante qui n’a pour but que de singer l’attitude crue des adolescents observés et l’absence de réaction de l’environnement social. Princesse Soso sous couvert de ce pseudo nous crie son malaise et son mal-être sans tabou, sans langue de bois. Elle rejette les clichés et idées reçues concernant les profs (qui ne seraient que des fainéants selon certains parents, toujours en vacances, en maladie ou en grève). Elle met en lumière le fait que certains parents (des modèles parfois altérés pour leurs enfants) sont souvent les seuls responsables dans le comportement innommable de leur progéniture (en tout cas ceux qu’elle a eu en classe, mais ce ne sont pas des cas isolés bien au contraire). Mais il faut reconnaître, et c’est peut-être ce qui nuit au message que veut transmettre l’auteur qu’au bout de 50 ou 60 pages ce style commence à peser, il faut beaucoup d’assiduité pour aller jusqu’au bout de la lecture dont le sujet de fond mérite un véritable débat..
Princesse Soso pousse un cri d’alarme pour mettre en garde le corps enseignant, le ministère, les parents et tout le système sur le risque qu’encourent ces jeunes livrés à eux-mêmes qui ne peuvent compter sur personne et qui si rien n’est rapidement fait n’auront aucune place dans notre société. Ce livre aura au moins le mérite d’interpeller et de proposer quelques pistes à suivre pour sortir de cet engrenage qui conduit les enfants vers un échec scolaire certain!



Partenariat avec les Editions Michel Lafon, (un grand merci à Camille)